Lorsque j’écris enfin ces mots, nous sommes enfin sur les routes, libérés de toute contrainte, ou presque. Tout quitter pour voyager, c’est la décision que nous avons prise il y a peu. Difficultés, joies, peurs, je vous en parle un peu plus dans cet article.
Tout quitter pour voyager, la naissance d’un projet
Une attirance pour l’étranger depuis toujours
Comme pas mal de jeunes de notre génération, j’ai toujours voulu me lancer dans un tour du monde. Je me disais « un jour, c’est certain, je partirai ». Grâce à mes études, j’avais déjà eu l’opportunité de partir à l’étranger : quelques expériences ici et là qui m’avaient permis de découvrir un peu notre belle planète. J’ai notamment eu la chance de partir en VIE en Norvège, un pays magnifique. Pour ceux qui ne connaissant pas, le VIE ou Volontariat à l’international en Entreprise permet aux jeunes de 18 à 28 ans de travailler dans une entreprise française à l’étranger. Une expérience inoubliable d’un point de vue expatriation, mais qui ne m’a pas satisfaite professionnellement. Après une année de contrat, je suis rentrée en France pour me réorienter, en me jurant que je repartirai.
Une routine bien rodée et sécurisante
Sauf que, j’avais peur. À l’époque, je remboursais encore un prêt étudiant relativement important. Je ne me voyais donc pas partir en ayant des montants à verser à la banque chaque mois. J’ai tenté de trouver un poste à l’étranger, mais sans succès. En même temps, je postulais sans vraiment savoir ce que je cherchais, sans savoir dans quelle voie je souhaitais m’engager. J’ai donc passé deux ans à travailler mon projet professionnel, pour finalement m’orienter dans le domaine de l’IT. J’ai ensuite eu la chance de me faire embaucher en tant que chef de projet, puis product owner, deux missions qui m’ont réellement permis de m’épanouir. Je gagnais bien ma vie, j’avais mes amis, mes activités, une routine bien installée en somme. Mon projet de voyage s’est peu à peu estompé, englouti par les habitudes et les repères du quotidien.
La remise en question de toute une vie
À la fin de l’année 2019, j’ai commencé à prendre conscience de cette routine qui s’était peu à peu installée. Je me suis rendue compte que, malgré un emploi stable et bien payé, un couple heureux et un environnement agréable (Lyon ), il me manquait encore quelque chose. Une sensation infime au départ, qui a fini par prendre de plus en plus de place. Un besoin irrépressible de changement, de mouvement et de découvertes. Dès que je pensais à mon rythme de vie, j’avais ce poids qui s’installait sur ma poitrine, lourd. Un sentiment d’inconfort dans le confort. J’avais la sensation qu’il n’y avait aucune issue, j’étais paniquée à l’idée de rester dans cette situation, mais j’avais trop peur pour tout envoyer valser.
Le déclic du premier confinement
J’ai passé quelques mois dans cet état, vide de projet et d’envie. Pendant cette période, j’ai beaucoup idéalisé les digital nomad, ces freelances qui travaillent de partout dans le monde, tout en voyageant. J’ai même fini par me couper de certains réseaux sociaux, car j’en étais devenue jalouse. En parallèle, cela faisait quelques mois que j’écrivais de temps en temps pour un webzine lyonnais, LyonCityCrunch. J’avais toujours voulu avoir un blog sans avoir le courage d’en créer un. C’était pour moi l’occasion parfaite de découvrir ce milieu. Et un jour, une très bonne amie m’a dit : « mais tu sais, tu pourrais vivre de l’écriture« . J’ai laissé l’idée germer dans ma tête, jusqu’au déclic. C’était le job parfait pour moi : j’ai toujours adoré écrire, et cela pouvait me permettre de travailler de n’importe où dans le monde ! Trois jours plus tard, je m’inscrivais à une formation pour devenir rédactrice web.
Le passage à l’action, quand tout s’accélère
Une énième reconversion dans le digital
Le premier confinement de l’année 2020 m’a permis de me concentrer sur ma formation. C’était super intéressant, et moi qui adore apprendre, j’étais servie. J’ai très vite eu envie de passer aux choses sérieuses et j’ai fini par créer mon entreprise. À peine quelques mois plus tard, je facturai mon premier client. Seulement voilà, je cumulais quand même deux emplois : mon poste de product owner et mon activité de rédactrice web SEO. En parallèle, Charlie s’est formé en tant que développeur Web, un métier lui aussi exportable sur les routes. De mon côté, la peur d’être sans ressource financière s’est atténuée, pour laisser place à la soif d’aventures. Tout quitter pour voyager ? Notre projet a mûri et progressivement et l’envie de bouger s’est faite de plus en plus pressante.
Le plus difficile, c’est de se lancer !
Tout le monde dit ça, et c’est vrai. Lorsque je me remémore cette période, je me dis, avec le recul, que ça n’était pas si difficile. Sauf qu’il faut se laisser le temps de faire les choses. Je pense qu’il y a un bon moment à tout, qu’il faut savoir provoquer sa chance, sans jamais la brusquer. À la rentrée, j’ai commencé à parler à ma boîte de mon projet de voyage afin de pouvoir négocier une rupture conventionnelle ou a minima, ne pas laisser mes projets en plan. Après plusieurs mois de discussions stériles et de propositions absurdes, j’ai posé ma démission le 27 octobre, jour de l’annonce du deuxième confinement. Quand j’y repense, je me demande encore d’où venait l’énergie qui m’animait à ce moment-là. J’avais l’impression de ne plus être moi-même, comme si je ne connaissais pas la Marie qui a rédigé, puis envoyé sa lettre de démission.
Une démission suivie d’un déménagement
Les jours qui ont suivi sont allés très vite. J’avais l’impression d’avoir des œillères, de foncer sans réfléchir. Dès la validation de ma démission, nous avons commencé à faire quelques cartons, sans pression. Puis, nous avons mis en vente quelques-unes de nos affaires, refait quelques cartons et ainsi de suite. Le déménagement est allé très vite. En trois semaines, nous avions vidé l’appartement et posé notre préavis de départ. Le 5 décembre, nous faisions l’état des lieux de sortie, et une dizaine de jours plus tard, je rendais mon ordinateur professionnel. J’avais l’impression de marcher au bord d’un précipice. Si je ne regardais pas trop en bas, ça allait à peu près, mais dès que je me penchais un peu trop, la peur me tordait le ventre. Et pourtant, j’ai réussi à tenter l’aventure.
Tout quitter pour voyager : un nouveau départ
De la sédentarité au nomadisme
Nous avons profité de ce nouveau départ pour passer du temps dans nos familles respectives et voir nos amis. Au fil des jours, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait tout de même une certaine routine à mettre en place. Lorsqu’on est nomade, il faut se réinventer et se créer de nouveaux repères continuellement. Je pense qu’il me faudra beaucoup de temps pour me réadapter à ce nouveau mode de vie. Le plus difficile a été de reprendre un rythme de travail, tout en étant en mouvement. À l’heure où j’écris ces mots, je n’ai pas encore assez de recul, mais j’essaie de recadrer mon quotidien. Finalement, il y a tout à reconstruire : c’est à la fois super excitant et très stressant.
Un nouveau job pour une nouvelle vie
C’est LE challenge de ce début d’année : développer nos activités de freelance respectives. De mon côté, la rédaction web, et pour Charlie la création et le développement de sites web. Pour ceux qui ne connaissent pas de rédactrice web, cela consiste à créer l’ensemble des contenus que vous pouvez lire sur le web. Ce peut être une page d’accueil, des fiches produits ou encore un article de blog. Créer son entreprise, c’est relever un nouveau défi chaque jour. Les journées se succèdent et ne se ressemblent pas. Je n’ai pas encore assez de recul sur la situation, mais cela procure un certain sentiment de liberté. Mais c’est aussi beaucoup de pression, car chaque décision, chaque réussite, mais aussi chaque échec dépend directement de moi. Mais ça vaut le coup de tenter l’aventure !
Devenir digital nomad en 2021
Pour être sincère, c’est pour moi un rêve qui se réalise. Si on m’avait dit au début de l’année 2020, que je serais digital nomad en janvier 2021, je crois que j’aurais éclaté de rire. J’en parlais déjà dans mon article sur le télétravail en voyage. Cela me paraissait tellement inaccessible ! J’avais tellement idéalisé et envié ces blogueurs à l’autre bout du monde, que jamais je n’aurais imaginé en faire partie un jour. Oui, ça fait peur et il faut apprendre à vivre dans l’incertitude, mais ça en vaut la peine. Comme quoi, il faut s’accrocher à ces rêves pour qu’ils deviennent un jour réalité. Et quand je doute, ou que je me demande pourquoi j’ai tout plaqué, je me dis qu’au pire, j’aurais essayé.
Tout quitter pour voyager, jamais je n’y aurais cru il y a encore quelques mois. Et pourtant, c’est aujourd’hui un rêve qui se réalise. J’ai conscience que cela ne, sera pas toujours facile, mais je suis heureuse d’en être là aujourd’hui. Osez croire en vos rêves, c’est en y croyant de toutes vos forces qu’ils deviendront réalité
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