Les marques de protections hygiéniques lavables fleurissent sur le marché : véritable star de ces dernières années, la culotte menstruelle surfe sur la vague du zéro déchet. Moi qui ne jurais que par la cup ou les tampons, elles font désormais partie de mon quotidien à chacun de mes cycles. Comment ça fonctionne ? Comment laver sa culotte menstruelle ? Est-elle confortable ? Découvrez comment les sous-vêtements menstruels m’ont permis d’accepter mes règles et de mieux les vivre.
Ma première rencontre avec la culotte menstruelle
Cela fait plusieurs années que j’entends parler des culottes menstruelles. Pourtant, je n’avais pas encore osé sauter le pas ! Intimidée par cette révolution et sceptique quant à leur efficacité, j’ai fini par tester mes premières protections hygiéniques lavables il y a quelques semaines.
Avant la culotte menstruelle
Dès mes premières règles (c’était déjà il y a 15 ans Oo), j’ai utilisé des protections hygiéniques jetables. À l’époque, je n’assumais pas vraiment mon corps de femme et je ne voulais en aucun cas que mes règles impactent mon quotidien. J’ai la chance d’avoir toujours eu un flux normal, sans douleur (après, j’ai arrêté la pilule, mais c’est une autre histoire ;)). Elles devaient passer inaperçues, autant pour moi que ceux qui m’entouraient. J’ai donc longtemps utilisé des tampons et des serviettes hygiéniques (la classique quoi). Il y a quelques années, l’une de mes amies m’a parlé de la cup menstruelle, qu’elle utilisait beaucoup en voyage. J’ai fini par l’acheter et ça a été la révolution ! Fini la ficelle qui sort de la culotte, les produits chimiques dans le vagin et le dessèchement des muqueuses : j’ai très rapidement adhéré au concept.
Le syndrome du choc toxique (SCT)
Aujourd’hui, ça fait près de six ans que j’ai ma cup et que je l’utilise à chacun de mes cycles. J’avais opté pour la Cup Lunéale, dont le design diffère un peu des autres cups. Pour moi, c’est juste the perfect match. Cependant, j’avais tendance à la garder très longtemps (parfois plus de 12 heures !), soit par oubli, soit parce qu’elle n’était pas pleine. Et puis, j’ai pris conscience du risque que je prenais en découvrant le syndrome du choc toxique. Le syndrome du choc toxique ou SCT est une maladie causée par une bactérie, le staphylocoque doré, susceptible de se développer dans des environnements propices. Typiquement, ne pas changer sa cup ou son tampon régulièrement peut favoriser ce type d’infections.
Seule une partie de la population est porteuse de cette bactérie, inoffensive en temps normal. Cependant, lorsqu’il pénètre dans la circulation sanguine, il devient extrêmement dangereux et peut toucher de nombreux organes. Pour plus d’informations, je vous invite à lire cet article ou à consulter la page Facebook de l’association Dans mes baskets. Tout ça pour dire que je me suis dit que ce serait une bonne idée d’arrêter de dormir avec ma cup !
L’impact environnemental et sanitaire des protections hygiéniques jetables
En parallèle, j’ai commencé à me tourner vers des produits plus durables, afin de limiter mes déchets. Les protections hygiéniques jetables représentent en moyenne 0,5 % des déchets générés par une personne menstruée, soit près de 150 kg au cours de leur vie. En sachant que ce type de matériau met entre 500 et 800 ans à se décomposer, l’impact sur l’environnement est considérable. Enfin, ces produits sont souvent emballés dans plusieurs couches de plastique,
C’est sans compter le nombre de produits chimiques qui entrent dans la composition de nos tampons et serviettes. Parmi les plus courants, on trouve :
- le glyphosate, une substance chimique entrant dans la composition des désherbants ;
- les phtalates qui sont susceptibles d’altérer la fertilité ;
- les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), perturbateurs endocriniens et potentiellement cancérigènes ;
- des agents de parfums, qui peuvent être source d’irritations et d’allergies sur la peau.
La liste est loin d’être exhaustive. Pour en savoir plus sur l’histoire des protections hygiéniques et leur impact, je vous conseille l’article très complet du blog de Sisters Républic.
Le Point Green & les culottes menstruelles Slowen
Il y a quelques mois, j’ai rencontré Lydia & Justine, lors du festival organisé par l’association The Greener Good, à Lyon. J’ai découvert leur beau projet, Le Point Green, à travers lequel elles démocratisent le zéro déchet. En favorisant la transparence, la durabilité et la cohérence, elles s’engagent pour des produits et accessoires plus respectueux de l’environnement. Adeptes du circuit court et de la récup’, elles prônent une consommation plus responsable. Il y a quelques mois, nos routes se sont à nouveau croisées et elles m’ont proposé de tester leurs toutes nouvelles culottes menstruelles de la marque Slowen. Fabriquées dans la région Rhône-Alpes, elles sont conçues en fibres de bambou et en coton bio (certifié GOTS). L’occasion de soutenir leur projet et de tenter l’aventure des culottes menstruelles !
La culotte menstruelle : théorie & pratique
Pour vous aider à vous faire une idée sur la culotte menstruelle, j’ai essayé de synthétiser les réponses aux questions le plus souvent posées à ce sujet. J’en profite pour vous partager mon expérience sur leur utilisation. C’est parti !
Comment ça marche ?
Si, en apparence, la culotte menstruelle ressemble à un sous-vêtement classique, il n’en est rien. Pour une efficacité optimale, elle est constituée de plusieurs couches, dont les matières diffèrent en fonction des marques :
- un tissu d’absorption : souvent composé de coton, c’est lui qui recueille le sang de nos règles. Il est en contact direct avec notre peau, d’où sa douceur ;
- un tissu de rétention : une fois le sang écoulé, cette couche a pour objectif d’emprisonner le liquide. Il élimine ainsi toute sensation d’humidité (pour de vrai !). Chez Slowen, ce sont des fibres de bambou, sélectionnées pour leurs propriétés antibactériennes et anti-odeurs, combinées à du coton bio. D’autres marques utilisent aussi des fibres eucalyptus, de la laine de mérinos ou de la polaire de coton ;
- un tissu imperméabilisant : c’est lui qui empêche le sang de passer à travers la culotte ! Souvent, c’est du polyester enduit de polyuréthane (PUL), une matière synthétique, mais qui provient de matières recyclées chez Slowen.
Trois couches, c’est beaucoup, mais ce n’est pas si épais. J’avais un peu peur d’avoir l’impression d’avoir un matelas entre les jambes, mais ce n’est pas du tout le cas. J’ai même été surprise de leur efficacité. Comme quoi, la culotte ne fait pas le moine.
Culottes de règles : pour quel flux ?
De mon côté, je n’ai jamais eu de flux très abondant, les culottes de règles sont parfaites pour moi. Parfois, je me dis même qu’elles ne sont pas assez rentabilisées ! Je les porte la nuit : je suis donc amenée à les garder une douzaine d’heures. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu de problème de fuites, malgré le fait que je bouge beaucoup dans mon sommeil. Je suis relativement confiante en écrivant que les culottes menstruelles sont adaptées à un flux normal à abondant. En revanche, pour les flux hémorragiques, la problématique sera identique aux protections hygiéniques classiques : il faudra tout de même en changer régulièrement. J’ai acheté trois culottes menstruelles et cela me suffit. Je les mets les nuits où mon flux est le plus abondant et je ne mets rien les autres soirs. Oui, j’aime le risque.
La culotte menstruelle est-elle confortable ?
Pour l’avoir utilisée sur plusieurs cycles, ma réponse est oui. Honnêtement, c’est comme porter une culotte classique. L’épaisseur du tissu peut être déstabilisante au début, mais on s’y habitue rapidement. Et puis, c’est rassurant de sentir qu’il y a tout de même une protection. Les règles ont beau être de moins en moins tabous, je ne suis pas encore prête à assumer une tache de sang sur mon jean. Mais j’y travaille, promis ! Enfin, le tissu est doux et souple, il s’adapte parfaitement à la morphologie du corps. Le liquide est très vite absorbé et je n’ai ressenti aucune sensation d’humidité. En termes d’odeur, RAS, tout s’est toujours bien passé jusqu’à présent.
Comment laver sa culotte menstruelle ?
La réponse peut paraitre évidente, il n’empêche que je me suis sentie bête en me réveillant avec ma culotte pleine de sang, sans savoir quoi en faire. Donc, je pose ça là, histoire de ne pas vous retrouver dans la même situation. Tout d’abord, il est nécessaire de la rincer à l’eau froide, afin d’éliminer le plus de sang possible. J’ai lu que certaines personnes prenaient carrément leur douche avec la culotte : une solution 2 en 1 à méditer. Perso, j’ai carrément envie de tester lors de mes prochaines règles, juste pour le fun ! Une fois que l’eau de rinçage est claire, vous pouvez mettre votre culotte directement en machine ou la faire sécher en attendant la suivante. Pour ne pas risquer de colorer vos vêtements, lavez-les avec des couleurs foncées. Normalement, cela ne pose pas de problème, mais on ne sait jamais (je ne voudrais pas être accusée de tee-shirts blancs devenus roses…). Pour préserver le tissu de vos protections lavables (et l’environnement), il est conseillé de ne pas dépasser 40 °C en machine.
Comment bien choisir ses culottes de règles ?
Il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises culottes de règles. L’important est de trouver celles qui vous conviennent. Cependant, pour ne pas retomber dans le cercle vicieux de l’utilisation de produits chimiques ou éthiquement discutables, privilégiez les marques qui sourcent leurs matières premières. Ainsi, vous êtes en accord avec vos valeurs et vos convictions, même pendant vos règles !
Comment ça coûte ?
Pour une culotte de règles basique, comptez entre 25 et 30 €. Pour une version légèrement plus élaborée, avec un peu de dentelle ou des pièces de coloris, il vous faudra débourser entre 30 et 45 €. Le budget augmente rapidement lorsque l’on souhaite en acheter plusieurs. Cependant, c’est à considérer comme un investissement qui permet, à terme, de faire des économies. À noter que les produits moins chers sont souvent de moins bonne qualité ou fabriqués dans des conditions discutables.
Accepter ses règles avec la culotte menstruelle
Outre leur aspect pratique, les culottes menstruelles permettent également de renouer en douceur avec le sang de nos règles.
Accepter ses règles et accueillir le sang de notre corps
La première fois que j’ai essayé une culotte menstruelle, je me suis sentie intimidée. Avec l’utilisation de tampons ou ma cup, je n’avais plus été en contact direct avec le sang de mes menstruations. En le laissant s’évacuer naturellement, j’ai eu la sensation de vivre pleinement mes règles. De faire la paix avec ce sang dont je ne voulais pas voir la couleur à l’adolescence. Grâce aux culottes menstruelles, j’ai eu l’impression d’accepter une part de plus de mon corps et de renouer avec mon cycle. J’aurais certainement ressenti la même chose avec des serviettes hygiéniques, mais les culottes ont quelque chose de plus naturel. J’ai encore du mal à mettre les mots dessus, j’imagine que ça viendra avec le temps. Si ce sentiment fait écho chez d’autres personnes, je vous invite à le partager en commentaire, je suis curieuse de vous lire !
Les culottes menstruelles non genrées
J’essaie de plus en plus de pratiquer l’écriture inclusive dans mes articles. Pour cette raison, je ne m’adresse pas forcément aux « femmes » mais bien aux personnes menstruées. Ces réflexions m’ont conduite à vérifier s’il existait déjà des culottes menstruées non genrées. Eh bien oui ! Moodz a sorti cette année le premier boxer menstruel, adapté à toutes les morphologies. J’entends beaucoup de retours positifs sur cette marque, je pense que ce sera mon prochain essai. Le boxer s’invite également chez Sisters Republic, qui propose de chouettes sous-vêtements pour mieux vivre ses règles !
Véritable révolution dans le monde des protections hygiéniques, la culotte menstruelle a tout pour elle. Confortable, saine et zéro déchet, elle met au placard les protections jetables, néfastes pour la santé et pour l’environnement. Pour les personnes menstruées, elle permet de renouer avec son corps et d’accepter ses règles. Une réflexion pas toujours évidente à mettre en pratique, dans une société qui nous invite, encore et toujours, à dissimuler le sang de nos cycles.
Et vous, êtes-vous passé.e.s à la culotte menstruelle ? Comment l’avez-vous vécu ? N’hésitez pas à partager vos expériences en commentaire, je serais ravie de vous lire !
Mes sources d’inspiration & de réflexion
Le blog de La Révolution des Tortues
Justine & Lydia de la boutique en ligne Le Point Green
P.-S. Quel est le pluriel d’un ail ? Des aulx ! Si, je vous jure !
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