Brève d’une voyageuse #2 – Saint Cirq-Lapopie

Alors que nos pas nous guident hors du couvert des arbres, la vallée s’ouvre peu à peu sous nos yeux. Nous montons encore quelques volées de marches de pierre avant d’atteindre un surplomb. L’air est frais, humide surtout. Malgré nos manteaux, la pluie fine s’infiltre insidieusement à travers nos vêtements.

Au détour d’un virage, elle apparaît enfin : Saint Cirq-Lapopie. Fière et majestueuse, elle domine toute la vallée du Lot. Nous pénétrons dans l’enceinte de la ville perchée, déambulant le long du dédale des ruelles pavées. Les murs des anciennes bâtissent s’élancent vers le ciel tandis que d’autres défient le vide à flanc de falaises.

L’atmosphère est lourde, chargée d’histoire. C’est comme si on entendait encore le claquement des sabots des chevaux et la déclame des marchands sur la place du marché.

Nous sommes seuls à déambuler dans la ville. Hors-saison, elle est comme abandonnée, vidée de l’effervescence de l’été. Quelques cheminées sont allumées, laissant un panache de fumée au-dessus des toits de tuiles brunes. Les vieilles enseignes des boutiques et des cafés s’agitent doucement dans le vent, comme si elles aussi attendaient le retour des clients.

Nous faisons le tour de l’église, en poursuivant notre ascension. Plus bas, le Lot serpente au cœur de la vallée. Ici, l’eau est reine. Depuis des milliers d’années, c’est elle qui sculpte les causses et affute les falaises. Elle a modelé le paysage à son image, offrant son piton rocheux à Saint Cirq-Lapopie.

Joyaux de la vallée né de l’union de l’eau et de la roche, Saint Cirq-Lapopie s’élève vers les cieux mais n’oublie jamais ses origines : le Lot.